Enfant prématuré
La prématurité est une naissance avant le terme normal.
Pour la définir, selon une recommandation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'âge gestationnel est un critère nécessaire et suffisant : est prématurée, toute naissance avant le terme de 37 semaines d'aménorrhée (SA) révolues (avant huit mois de grossesse), soit le 259e jour suivant le premier jour des dernières règles, mais après 22 SA ou au moins 500 g. Cependant, en pratique, l'âge gestationnel peut manquer d'où l'importance de sa détermination.
L'INSERM définit aujourd'hui différents stades de prématurité :
faiblement prématurés (de 35 à 37 SA),
modérément prématurés (de 32 à 34 SA),
grands prématurés (de 27 à 31 SA),
extrêmes prématurés (de 22 à 26 SA)
Limite de viabilité
Épidémiologie
Causes:
Article détaillé : Menace d'accouchement prématuré.
On peut distinguer trois types de causes d'accouchement prématuré.
Causes directes :
Les principales en sont les grossesses multiples, les infections ; il peut s'agir d'infections génito-urinaires (streptocoque B, Escherichia coli) ou généralisées (grippe, rubéole, toxoplasmose, listériose), les anomalies utéro-placentaires : béance cervico-isthmique, malformation utérine, insuffisance placentaire, placenta praevia, hydramnios.
Causes indirectes :
Menaçant directement la mère et/ou l'enfant, elles peuvent être, par exemple l'hypertension artérielle (HTA) maternelle et la toxémie gravidique ou pré-eclampsie, le retard de croissance intra-utérin (RCIU), le diabète, les alloimmunisations Rhésus, le placenta prævia hémorragique et l'hématome rétro-placentaire, la souffrance fœtale aiguë.
Facteurs de risque :
Sans être des causes à proprement parler, les facteurs de risque d'accouchement prématuré sont néanmoins importants à prendre en compte en matière de prévention. On peut en identifier plusieurs : âge inférieur à 18 ans ou supérieur à 35 ans, tabagisme, alcoolisme, grossesses particulièrement rapprochées, mauvaises conditions socio-économiques avec fatigue excessive liée à la durée du travail, sa pénibilité (travail de nuit) ou aux conditions familiales, déplacements quotidiens, position debout prolongée, dénutrition relative[16], dépression, etc. La prématurité est sensiblement plus fréquente chez les patientes de la communauté noire. Le fait d'avoir fait un premier accouchement avant terme augmente également très sensiblement le risque de récidive.
Les grossesses multiples (gémellaires ou plus) sont responsables de près d'un cinquième des accouchements prématurés. Le travail avant terme survient dans près de 40 % des grossesses gémellaires et est quasi constant dans les autres cas.
Détermination de l'âge gestationnel
Soins de développement :
Les progrès majeurs réalisés dans le domaine de la prématurité concernent les soins de développement apportés aux bébés lors de leur séjour en néonatalogie. L'importance de ces soins a été démontrée et leur influence contribue fermement à la santé à court et long terme des prématurés.
Il est vital pour un bébé en couveuse de bénéficier d'un milieu rassurant proche de celui du ventre de sa mère. Il faut ainsi veiller au calme du bébé, à reproduire le cocon du ventre de sa mère, à assurer une chaleur suffisante dans la couveuse.
Le programme NIDCAP (Individualized Developemental Care and Assessment Program)[19] représente une systématisation et une amélioration de ces soins de développement, reposant sur une observation spécifique de chaque bébé concerné par une personne habilitée et une adaptation des soins aux besoins et réactions particuliers de celui-ci et de sa famille. Ce programme a mis en évidence plusieurs éléments prometteurs: diminution de la durée d'hospitalisation, amélioration de la respiration et des capacités motrices, neurovégétatives et comportementales, bien-être de l'enfant, respect et renforcement du lien parental.
En France, l'association SOS Prémaœuvre à l'amélioration de la prise en charge à grande échelle des nouveau-nés prématurés, notamment par des actions auprès du gouvernement (dont l'allongement du congé maternité en cas d'accouchement plus de 6 semaines avant le terme et hospitalisation de l'enfant) et des hôpitaux, et propose un soutien psychologique, matériel et administratif individuel aux familles touchées par la prématurité (y compris pendant l'hospitalisation des bébés).
Complications
Conséquences à long terme
Prévention :
Une meilleure détection (par exemple via l'analyse du taux de fibronectine fœtale dans les sécrétions vaginales],), et une meilleure prise en charge médicale des « grossesses à risque » est susceptible de diminuer le taux de prématurité. Un traitement à la progestérone peut par exemple dans ce cas être proposé à certaines femmes.
L'arrêt du tabac montre une efficacité certaine sur la diminution des accouchements avant terme.