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 Quelle définition pouvons-nous donner aux sciences de l’environnement?

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Fella Djari
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Fella Djari


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Quelle définition pouvons-nous donner aux sciences de l’environnement?  Empty
MessageSujet: Quelle définition pouvons-nous donner aux sciences de l’environnement?    Quelle définition pouvons-nous donner aux sciences de l’environnement?  Icon_minitimeMer 27 Avr - 23:13

Quelle définition pouvons-nous donner aux sciences de l’environnement? 
Voilà une question posée par plusieurs chercheurs et intervenants dans le domaine de l’environnement. Question que je me pose , Est-ce que les sciences de l’environnement ont une réelle existence autonome qui nous amènerait vers « la » science de l’environnement, obligeant un changement de paradigme? De nouvelles approches méthodologiques seraient-elles possibles afin d’intégrer en un tout les différentes sciences en présence, créant ainsi une nouvelle approche scientifique réellement transdisciplinaire? Pour certains, ce n’est pas le cas. Pour eux, les sciences de l’environnement ne sont que de l’intervention, une science appliquée. Tandis que d’autres, dont je suis, élaborent patiemment l’échafaudage épistémologique qui cimentera une nouvelle « approche ».
Cependant, à l’heure actuelle et au regard des milliers d’articles que j’ai lus montrent, au mieux, une multidisciplinarité de proximité. Pour l’instant, de nombreuses sciences se revendiquent de l’environnement. Si la biologie (plus spécifiquement l’écologie en est l’inspiration initiale), les sciences de la terre et la géographie en ont rapidement fait leur champ d’intérêt, en développant autour des approches d’écosystème, de cycles (cycle du carbone, de l’azote) et du lien entre l’humain et son environnement naturel. Plus récemment, les sciences humaines et sociales sont rentrées dans le bal. Une appropriation risquant de voir basculer dans certains cas, diront certains, les sciences de l’environnement dans la seule optique sociétale. 
Lorsque l’on regarde les listes des programmes de formation universitaire se revendiquant des sciences de l’environnement, on voit que tout peut y être. Vraiment de tout… Où l’environnement est qu’un objet pour un regard disciplinaire.
Si différentes approches méthodologiques, telles que l’écosystémique et la modélisation, peuvent servir de base à la définition des sciences de l’environnement, je ne crois pas qu’actuellement elles peuvent, à mon sens, être considérées comme une science puisqu’elles empruntent la grande majorité de ses concepts de bases à d’autres sciences. Elle ressemble ainsi à la géographie qui regroupe de nombreuses sciences sous une même approche. Par ailleurs, cette caractéristique si elle est pleinement assumée permet, grâce à son ouverture et son évolution permanente, d’en faire une démarche stimulante remettant en question les silos disciplinaires mis en place dans les universités, tout en obligeant une « redéfinition » de leurs frontières. Rappelons que l’interdisciplinarité est le coeur essentiel à l’existence des sciences de l’environnement.
Si ces questions semblent uniquement relever de la rhétorique universitaire, un tel questionnement a pourtant des impacts sur la formation des professionnels qui devront gérer, régler, prévenir les problèmes environnementaux. Elle en a aussi sur la recherche (donc les réponses offertes à certaines questions ou interrogations) et sur les modes d’interventions au niveau social ou politique. Ce qui est loin d’être anodin. Au lieu de former des spécialistes portant un regard avec une lorgnette, on se retrouve avec des intervenants en mesure de porter des regards croisés, de faire l’émulsion de différentes perspectives. Des spécialistes se trouvant donc dans la capacité de faire de la prospective incluant de multiples réalités. Déjà en 2004 le National Academy of Sciences des États-Unis statuait que “who are conversant in the ideas and languages of other fields is central to continued scientific progress in the 21st century”.
« Qu’est-ce que les sciences de l’environnement? » 
est certainement la question de base pour éditer une revue qui s’en revendique.
Posons de premiers jalons : 1) les sciences de l’environnement sont une science plurielle en mouvance – évolution – perpétuelle. Nous n’avons qu’à penser au développement de la psychologie environnementale et l’historiographie depuis quelques années. 2) Elle est aussi multidisciplinaire. Cette multidisciplinarité fait en sorte que les regards portés sur un même objet d’étude sont multiples et peuvent être complémentaires ou en contradiction. De la rencontre des regards, naît une ouverture pour la création de nouvelles connaissances, naît les sciences de l’environnement. 3) En outre, celles-ci sont en étroite relation avec la société et ses différentes dimensions, sans compter que les intervenants des sciences de l’environnement se trouvent dans plusieurs sphères de la société (de l’intervention terrain avec des communautés aux institutions internationales, en passant pas les institutions locales et nationales, sans oublier les mondes de la recherche et de l’économie). Voilà des prémisses devant être répondues pour réaliser une édition de l’interdisciplinarité.
Mais trêve de discours, posons la question : comment éditer une revue voulant répondre à cet objectif d’interdisciplinarité? Dès le lancement de la revue [VertigO] (en 2000) j’ai dû réfléchir à ce point. À l’époque, le seul moyen perçu était la publication par thème ou dossier. Un dossier regroupant des articles qui sont eux avant tout disciplinaires ou montrant une pluridisciplinarité (une juxtaposition de disciplines de proximité). L’idée était que le jumelage de différents articles disciplinaires sur un même objet d’étude ou problématique permet de regrouper un corpus scientifique donnant une vision pluri- ou interdisciplinaire étendue. Selon les thèmes choisis, cette approche permet aux chercheurs (lecteurs) de différentes disciplines de porter un regard critique sur leurs recherches et actions. Le défi se trouve dans le choix des thèmes qui doivent correspondre à cette approche. Le choix d’un sujet tel que l’éthique environnementale va dans ce sens. L’éthique en environnement est bien entendu portée par les philosophes et les éthiciens, mais aussi dans la pratique par des économistes, des sociologues et même des chercheurs en sciences naturelles.
En plus de permettre une gestion allégée du processus d’édition, car les activités autour du suivi des articles sont restreintes dans le temps – regroupant les différentes tâches du rédacteur en chef – un tel fonctionnement éditorial permet de rejoindre le besoin des auteurs (l’édition des résultats de recherche et une reconnaissance de leurs articles pour l’évaluation académique) et l’objectif d’une édition interdisciplinaire.
Sur la question du « besoin » des auteurs, il faut encore convenir, malgré plusieurs appels de divers chercheurs ou institutions, qu’aujourd’hui les structures de la recherche au Canada ou en Europe favorisent les articles disciplinaires dans l’évaluation des dossiers des chercheurs. Pour pouvoir exister, une revue se voulant interdisciplinaire doit le reconnaître. Tout du moins tant que la structure disciplinaire, en silos, sera favorisée et omniprésente. Le modèle éditorial d’une revue ne peut être adéquat que lorsque les auteurs perçoivent la visibilité et la reconnaissance scientifique de leur effort.
Comment procéder?
Approche par dossiers thématiques
L’approche éditoriale par dossiers thématiques fait en sorte que la revue ne s’intéresse pas à un seul sujet – une seule approche méthodologique. Toutefois, cette approche pose des défis structurels. Dans un premier temps, un rédacteur en chef et les membres du comité de rédaction ne peuvent être spécialistes de tous les thèmes choisis. Depuis son existence [VertigO] a publié près de 25 dossiers avec des thèmes aussi variés que la gestion intégrée des zones côtières, la biodiversité marine, les changements climatiques, les savoirs locaux, le développement durable en Afrique, la désertification, l’économie en environnement, le développement durable en Asie, l’aménagement urbain, etc. Bien que la constitution des comités de rédaction et scientifique se base sur une volonté d’avoir un éventail de compétences et d’expertises, la revue ne peut compter uniquement sur les membres des comités permanents. En outre, ceux-ci sont avant tout là pour conseiller la revue sur ses orientations à moyen et long terme ou pour épauler le rédacteur en chef dans la gestion du quotidien. Pour y arriver [VertigO] fait appel à des rédacteurs associés. Ceux-ci sont rédacteurs la durée d’un dossier. Les rédacteurs associés sont des chercheurs reconnus sur le thème choisi. Le mandat principal de ceux-ci est de définir l’appel aux textes dans le cadre des volontés affichées de la revue (dont celle de l’interdisciplinarité). Cet appel déterminera la diversité les propositions qui seront reçues.
Bien entendu que la rédaction du seul appel n’est pas suffisante pour obtenir des dossiers reflétant les objectifs de la revue. Il faut être proactif et identifier des auteurs potentiels, tout comme des réseaux et des institutions. Que ce soit les auteurs contactés personnellement ou ceux répondant à l’appel, l’ensemble des articles soumis est évalué par les pairs.
Au regard des résultats actuels, je crois que cette approche fonctionne bien. Les défis sont d’identifier des rédacteurs qui comprennent bien les objectifs de la revue, de fédérer un comité avec des approches scientifiques différentes et d’obtenir un comité avec une distribution géographique des membres (Amérique, Europe, Afrique). Un autre défi aussi est d’être en constante recherche d’évaluateurs scientifiques, car ceux-ci sont comme les auteurs attachés à un dossier. En parlant des auteurs, un « problème » de l’édition par dossier est le fait que les auteurs publient généralement un seul article dans la revue. Difficile dans un tel cas de bâtir une communauté, une fidélité. Cela soulève un autre défi.
Autres approches pour l’édition interdisciplinaire
Approche par rubriques
L’approche par dossier n’est pas la seule voie. Récemment, l’éditeur Wiley & Sons a lancé une nouvelle série (Wiley Interdisciplinary Reviews – WIREs) poursuivant l’objectif d’une édition interdisciplinaire. Pour eux, “an interdisciplinary field is one that bring together researchers who in some sense speak different scientific languages ». Le premier titre de cette série est Nanomedecine and Nanabiotechnology, lancé en janvier 2009. En 2010, cette série regroupe les titres Climate Change, Systems Biology and Medicine, Cognitive Science et Computational Statistics. 6 autres titres sont à venir.
Les revues de la série WIREs ne prennent pas appuie sur des dossiers, mais sur une structure conceptuelle faisant appel à 5 rubriques soit overviews, advanced reviews, focus articles, opinions et editorials commentaries. Selon les concepteurs de cette série, ces différentes rubriques donnent une dimension additionnelle aux contenues de WIREs, par rapport aux revues traditionnelles, en rendant la connaissance accessible à un plus large auditoire que ceux qui lisent normalement les revues scientifiques. [VertigO] a aussi utilisé de telles rubriques à ses débuts. Celles-ci ont été abandonnées faute de moyens au fil du temps. Toutefois, nous les avons réactivées en tentant de mieux cerner les propos et les objectifs. Celles-ci sont Regards/Terrain et Débat et perspectives.
Une revue interdisciplinaire n’est pas uniquement une revue où les lecteurs et les auteurs proviennent de formations disciplinaires différentes, c’est aussi une revue dont le lectorat et les auteurs proviennent de milieux professionnels disparates. Une revue scientifique s’adressant uniquement aux universitaires n’est pas une revue interdisciplinaire, car l’interdisciplinarité se joue aussi dans cette perspective. L’approche éditoriale se structurant autour de sections, rubriques, s’adresse à cette particularité. Ainsi, les rubriques permettent de diffuser différents types de connaissance, utile pour différents acteurs, et favorisent la création (ou l’animation) d’une communauté à l’image des sciences de l’environnement. Je ne le dirai jamais assez, les revues scientifiques ne sont pas uniquement des médiums de diffusion des résultats de recherche. Ayant comme objectif la structuration d’une (ou de) communauté(s) scientifique(s), ils sont des éléments clefs du système scientifique.
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