HELLO!
Aujourd'hui 18/05/2016 à l'occasion de la journée international de la maladie cœliaque, nous faisons un point sur cette maladie digestive
Le nom de la maladie provient du grec
koeliakos, « qui appartient aux intestins ». Elle est aussi appelée – le plus souvent et à tort - intolérance au gluten, ou encore
entéropathie au gluten. Il est très important de faire la différence entre la maladie coeliaque et la sensibilité au gluten, qui est une entité très différente et controversée.
Définition: La maladie coeliaque est une maladie chronique de l’intestin déclenchée par la consommation de gluten, un mélange de protéines contenues dans certaines céréales (blé, orge, seigle…). La maladie se manifeste principalement par des symptômes digestifs (diarrhée, douleurs, ballonnements…).
Chez les personnes atteintes de la maladie coeliaque, l’ingestion de gluten entraîne une réaction immunitaire anormale dans l’intestin grêle, qui crée une inflammation et endommage la paroi intestinale. Plus précisément, ce sont les villosités intestinales qui sont détruites. Ce sont de petites structures en forme de vague qui constituent les « replis » de l’intestin et qui permettent l’absorption de la majeure partie des nutriments, des vitamines et des minéraux (voir le schéma ci-dessus).
Si l’inflammation persiste, l’intestin abîmé devient incapable d’absorber certains nutriments, vitamines et minéraux. Il peut s'ensuivre une malnutrition malgré une alimentation normale.
D’autres symptômes d’intensité variable peuvent se manifester, comme une fatigue, une dépression et des douleurs aux articulations. Avec le temps, des problèmes de santé plus graves peuvent apparaître.
Beaucoup plus qu'une intolérance:Bien qu’on utilise souvent l’expression « intolérance au gluten », la maladie coeliaque n’est pas réellement une intolérance alimentaire puisqu’une réaction immunitaire est en cause.
La réaction anormale du système immunitaire se retourne également contre l’organisme en attaquant la paroi de l’intestin grêle. La maladie coeliaque est donc une maladie auto-immune induite par l’ingestion de gluten.
CausesLa maladie coeliaque a une composante héréditaire. Lorsqu’un membre de la famille proche est atteint, la probabilité qu’on le soit aussi est d’environ 20 %12. Les chercheurs connaissent aujourd’hui les principaux gènes en cause, appelés gènes HLA de type DQ2 et DQ8. On sait que 95% des patients expriment le génotype HLA DQ2, et presque tous les autres le DQ8. Mais on retrouve le DQ2 dans 30 à 40% de la population générale. Il apparaît donc que la prédisposition génétique est une condition nécessaire mais pas suffisante pour déclencher la maladie. Comme dans bien d’autres cas, la prédisposition génétique doit se combiner avec différents facteurs pour déclencher la maladie13.
Ces autres éléments qui entrent en jeu n’ont pas encore été cernés avec précision. Il semble que des facteurs environnementaux (infections intestinales, traumatisme, le stress engendré par une opération ou une grossesse...) puissent parfois être responsables du déclenchement de la maladie..
Il y aurait une plus grande perméabilité intestinale chez les personnes prédisposées à cette maladie. Cela permettrait à une partie du gluten de pénétrer dans la paroi de l’intestin grêle, déclenchant alors une réaction immunitaire.
DiagnosticLe diagnostic est souvent difficile et long à établir (12 ans en moyenne au Canada10), en raison de la grande variété de symptômes et du fait qu’ils ne soient pas du tout propres à cette maladie. Le médecin doit d’abord éliminer la possibilité qu’il s’agisse d’un problème digestif plus fréquent (par exemple, un syndrome de l’intestin irritable, une intolérance alimentaire ou une maladie inflammatoire de l’intestin).
Le diagnostic plus spécifique se fait généralement en 3 étapes.
- La première est un test sanguin qui permet de détecter le taux de certains anticorps (anti-endomysium ou anti-transglutaminase tissulaire). Leur présence en quantité élevée indique que le corps réagit de manière anormale au gluten. Ce test permet de connaître les personnes les plus susceptibles d’avoir la maladie, en particulier dans les familles à risque.
- On procède ensuite à un prélèvement de tissus (biopsie) dans l’intestin grêle. Un mince tube flexible (un endoscope) est inséré par la bouche jusqu’à l’intestin grêle. En cas d’intolérance au gluten, les villosités de l’intestin ne sont plus visibles, puisqu’elles ont été détruites totalement ou en partie par le système immunitaire.
- L’effet de la diète sans gluten confirme ou infirme le diagnostic.