Définitions
L'insuffisance respiratoire
L'insuffisance respiratoire est une altération pulmonaire conduiant à l'incapacité de l'appareil respiratoire à apporter la quantité d'O2 nécessaire à l'organisme et/ou l'incapacité à éliminer le CO2 dans des conditions métaboliques usuelles.
L'équilibre acido-basique
L'organisme ne tolère des variations que très limitées du pH plasmatique. Le maintien du pH plasmatique à des valeurs normales et est sous la triple dépendance :
Régulation pulmonaire : élimine le CO2, résultat de la présence d'acide carbonique. Il existe une relation directe entre la PaCO2 et le pH :
Si augmentation de la PaCO2 (hypercapnie) = diminution du pH (acidose).
Si diminution de la PaCO2 (hypocapnie) = augmentation du pH (alcalose).
Régulation rénale : les reins assurent la régulation du taux de bicarbonate par excrétion ou réabsorption.
Elimination des ions H+ sous forme de NH4, régénérescence des HCO3- (bicarbonate) qui ont servi à tamponner les ions H+.
Système tampon : système permettant de neutraliser les ions H+ en cas d’excès et dont le but et de maintenir le pH dans des valeurs normales.
Osseux.
Intra-cellulaire : protéine, phosphate.
Extra-cellulaire : protéine, bicarbonate.
Causes et physiopathologie
Insuffisance respiratoire obstructive (diminution du débit pulmonaire) : elle se traduit par un rétrécissement du calibre des bronches qui freine le passage de l'air. Les causes principales sont la bronchite chronique évoluée, l'emphysème, la dilatation des bronches, l'asthme ancien.
Insuffisance respiratoire restrictive (diminution du volume pulmonaire) : liée à une diminution de la capacité pulmonaire. Les principales causes sont : la destruction, les maladies du tissu pulmonaire, les déformations de la colonne vertébrale ou de la cage thoracique, les maladies neuromusculaires, les séquelles d'une affection pleurale, de traitements chirurgicaux, une importante surcharge pondérale.
L'insuffisance respiratoire chronique
Signes cliniques
Détresse respiratoire :
Tachypnée : dyspnée d'effort puis de repos.
Cyanose, Angoisse, Sueurs profuses.
Tirage intercostal.
Signes de gravité
Retentissement cardiaque droit : l'hypoxie entraîne une vasoconstriction qui provoque une hypertension artérielle pulmonaire entraînant une insuffisance cardiaque droite qui se traduit par : turgescence jugulaire, reflux hépato-jugulaire, œdèmes de membres inférieurs.
Amaigrissement, amyotrophie.
Isolement social.
Examens complémentaires
Gazométrie artérielle.
SpO2 au test de marche de 6 minutes.
Oxymétrie nocturne.
Spiromètrie : mesure les volumes et débits pulmonaires.
Radiographie thoracique.
Evolutions - Complications
Insuffisance respiratoire de plus en plus profonde avec défaillance cardiaque droite, handicap fonctionnel, grabatisation.
Le décès survient au cours d'une poussée aiguë, favorisée par une surinfection, accident cardio-vasculaire.
Oxygénothérapie : correction par apport de faibles débits d'oxygène en contrôlant l'augmentation de la PaCO2, et maintenir une SpO2 aux alentours de 90-92% sans dépasser 95% :
Dans les BPCO, il faut utiliser un apport de faibles débits d'oxygène car un apport de forts débits d'oxygène supprime le stimulus respiratoire lié à l'hypoxie, le malade hypoventile, la PaCO2 augmente, le malade s'endort et s'arrête de respirer.
L'insuffisance respiratoire aigue
Signe de gravité
Tachypnée > 30/min.
Trouble des fonctions supérieures : excitation psychomotrice, hypersomnie, trouble de la conscience.
SpO2 < 90%.
Etat de choc ou défaillance extra-thoracique associé.
Traitement
Traiter la cause : arrêt du tabac, broncho-dilatateur, corticoïde, antibiotique, diurétique.
Vaccination anti-grippale et anti-pneumococcique.
Traitement de l'hypoxie : oxygénothérapie.
Traitement de l'hypercapnie : ventilation assisté.